Je dis que le peintre doit remarquer les attitudes & les mouvemens des hommes immediatement après qu'ils viennent d'être produits par quelque accident subit, & il doit les observer sur le champ, & les équisser sur ses tablettes pour s'en souvenir, & n'attendre pas que par exemple l'acte de pleurer soit contrefait par quelqu'un qui n'aurait point subjet de pleurer, pour en étudier l'expression après ce modele, parce qu'une telle action n'ayant point une veritable cause, elle ne sera ni prompte ni naturelle, mais il est bien advantageux de l'avoir auparavant remarquée dans le vrai original naturel, & puis faire tenir un modele en ce même acte pour s'aider un peu l'imagination, & tascher d'y descouvrir encore quelque chose qui fasse au sujet, & puis peindre après.