Printed Edition

fren1651IMG

LDE FREN1651


Traité de la Peinture, de Léonard de Vinci
1651
Giacomo Langlois, Paris


Chapter

LDE T0350   CID235  235. En quelle de ces deux actions l'homme à plus de force, d'attirer à soy, ou de pousser

Illustrations: PICChapter Display GO
< Previous  CID235   Next >

I331

L'homme a beaucoup plus de force lors qu'il tire à soi, que quand il pousse, parce qu'en tirant, les muscles des bras s'y joignent encore, lesquels n'ont de force que pour tirer seulement, & non pour pousser; car lors que le bras est étendu droit, les muscles qui donnent au coude son mouvement, ne peuvent avoir aucune action à pousser ni faire plus que si l'homme tenait l'épaule appuyée contre la chose qu'il veut remüer du lieu où elle est, à laquelle force aucun des nerfs ne contribue, horsmis seulement ceux qui servent à redresser les reins courbés, & ceux qui redressent la jambe pliée, & sont sous la cuisse & au gras des jambes; & ainsi on vient à conclure que pour tirer, la force des bras s'y joint, & de l'extension des jambes & de l'échine, & encore celle de l'estomac, plus ou moins, selon que l'obliquité du corps de l'homme y est necessaire: mais à pousser, quoi que les mêmes parties y concourrent, neanmoins la force des bras y est sans effet, parce qu'à pousser avec un bras étendu tout droit & sans mouvement, cela n'aide en rien davantage que si on avait un morceau de bois entre l'épaule & la chose que l'on pousse.